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Histoires de marques et modèles
Le 3 avr. 2022
Quand on parle d’Alfa Romeo de collection, ce sont toujours les mêmes autos qui ressortent. En premier lieu les “105”, c'est-à-dire la série des Giulia et ses dérivés Coupé Bertone et Spider. On pense aussi aux Montreal ou aux Giulietta. Mais il n’y a pas que ces modèles stars qu’il faut retenir dans l’histoire du biscione. Alors, faisons le tour de 4 modèles qu’il ne faut pas négliger quand on envisage l’acquisition d’une voiture de collection !
Avez-vous remarqué qu’on a volontairement omis de parler de Milan dans notre introduction ? Parce que l’histoire d’Alfa Romeo s’est aussi construite plus au sud de la péninsule, du côté de Pomigliano d’Arco, à quelques encablures de Naples.
C’est là que sont construites les “Alfa du sud”, appelées logiquement Alfasud ! L’auto apparaît en 1972 et il faut bien dire qu’elle diffère des productions milanaises. Pas de bialbero sous le capot mais un boxer inédit, ainsi qu’un style bicorps. Bref, elle modernise la gamme, la rajeunit, tout en coexistant avec les modèles plus iconiques de la série 105.
On ne vous dissuadera pas de succomber à une Alfasud “classique”, c’est une bonne auto populaire avec des moteurs plutôt performants. Par contre, il faut bien avouer que deux modèles émergent largement dans cette gamme.
Le plus ancien, c’est l’Alfasud Ti. Sortie en 1973, elle se veut sportive et raffinée, autant dans son traitement avec quatre phares ronds, des jantes spécifiques et des spoilers, que dans sa mécanique. Avec un moteur porté à 68ch, accolé à une boîte 5, Alfa Romeo tient là sa première bombinette. Elle évoluera en 1976 en recevant un 1300 de 75ch, puis un 1500 de 84ch en 1978, et même une version Ti Quadrifoglio Verde de 105ch sur la série 2 en 1982.
Mais si son physique de compacte ne vous sied pas, sachez qu’il existe également l’Alfasud Sprint. Si vous connaissez un peu la terminologie Alfa, Sprint désigne les coupés. Celui-ci apparaît en 1976 avec le 1300 de 75ch. Suivront des versions Veloce 1.3 et 1.5 avec deux carbus double-corps qui porteront la puissance à 86 et 95ch. La Quadrifoglio Verde et ses 105 ch sera également au programme et on retrouvera même, à partir de 1986, une version 1.7 de 118ch !
Ces autos sont tellement restées dans l’ombre des 105 qu’elles sont aujourd’hui de bonnes affaires. Vous pouvez trouver une bonne Alfasud Ti ou Sprint pour la moitié du prix d’un “Bertone” à l’état d’épave ! Par contre, elles sont rares car leur réputation d’autos prêtes à rouiller n’est pas une moquerie mais une réalité. Attention aux mauvaises surprises. Mieux vaut se retourner vers des exemplaires ayant fait l’objet d’une restauration de carrosserie dans les règles de l’art.
Elles sont moins connues que les 105 (elles aussi), mais elles ont constitué une famille qui était pourtant le haut de gamme d’Alfa Romeo. Leur chiffre n’est pas dû au hasard : les Alfa Romeo 2600 embarquent un 6 cylindres en ligne, le dernier produit par la marque, de 2584 cm³ et 145ch, coupleux à souhait. Sorties en 1961, un an avant la Giulia, ces autos vont rester pendant 7 ans au catalogue.
On distingue trois modèles avec chacun leur charme et toujours une certaine originalité.
Le plus courant, c’est l’Alfa Romeo 2600 Sprint. 6999 exemplaires pour ce coupé performant, bien dessiné, avec un avant très long mais une ligne à l’ADN 100% Alfa Romeo. On notera d’ailleurs que Zagato en dérivera une SZ avec un style plus moderne et un moteur poussé à 165ch.
Vient ensuite l’Alfa Romeo 2600 Spider. Niveau style, c’est une Giulietta Spider allongée. Une esthétique très traditionnelle que certains trouveront datée mais qui remplit parfaitement son objectif de base : être élégante ! Elle s’arrêtera en 1965 quand Touring, qui la fabriquait, préparait également sa fin. 2257 exemplaires sont sortis d’usine.
Enfin, on retrouve la Berline. Aussi étonnant que ça puisse paraître, c’est la moins produite des trois versions : seulement 2038 autos construites en 7 ans ! Avec son style de grosse Giulia et un volume intérieur impressionnant, elle n’aura clairement pas eu le succès escompté.
Pour ce qui est des prix, les Spider sont intouchables, au-dessus des 100.000 € ! Par contre les coupés, autour des 40.000 € sont équivalents à un “Bertone” et les berlines, autour des 25.000 €, aux plus belles Giulia… avec un moteur qui fait quand même une belle différence !
Plus modernes que les 105, plus petites que les 2600 et plus réputées que les Alfasud, les GTV sont des autos auxquelles il faut s’intéresser… tout de suite ! Le public commence à se rendre compte de l’intérêt du modèle et il faut y aller maintenant, tant que les prix restent raisonnables.
Le GTV, c’est également une appellation apparue avec le Bertone GT Veloce ! Mais ici on parle bien de l’auto née, en fait, avec le nom d’Alfa Romeo Alfetta GT en 1974. C’est donc sur la berline Alfetta qu’il est basé. Pour autant c’est bien le Bialbero 1779 cm³ de 122ch qu’on retrouve sous le capot. Pour signifier la différence avec le “Bertone”, il est appelé 1800 sur ce coupé au lieu du mythique 1750. En fait, l'appellation GTV apparaît en 1976 quand la GT adopte le 1600 et quand le GTV coiffe la gamme avec son 2 litres.
Lorsque la série 2 est dévoilée en 1980, le 2 litres constitue la base de la gamme et c’est le GTV 2.5, qui embarque le fameux V6 Busso de 160ch, qui la coiffe. La carrière de ce coupé va se forger autour de séries limitées et d’évolutions mineures. Le modèle tire sa révérence en 1987 après 135.743 autos vendues.
Côté prix, on reste encore dans de l’abordable. Les 2.5 sont les plus chers et tournent autour des 20.000 €. Les 2.0 de première série sont autour des 15.000 €, les deuxième série sont un cran en dessous. Peu diffusées, les 1800 et 1600 sont difficilement trouvables et leur valeur est difficile à définir.
De prime abord, elle ne ferait pas rêver beaucoup de monde. En même temps, le style des autos des années 80 ne plaît pas à tous et, comme Obelix, il faut être tombé dedans quand on était petit. Pourtant, il existe des Alfa Romeo 75 qui se distinguent et qui peuvent attirer un collectionneur. À ce titre, on retiendra en particulier deux motorisations.
Tout d’abord le V6 monté sur les Quadrifoglio Verde. C’est bien le Busso de 2492 cm³ développant 156ch. En 1987, le moteur passe à 2959 cm³ sur la V6 America. La puissance s’établit alors à 188ch, mais c’est surtout le couple qui est privilégié. Vous l’aurez compris, ces Alfa Romeo 75 V6 sont avant tout des autos d’agrément.
Si vous voulez de la performance, le secret c’est le Turbo. Et c’est un Garrett T3 qui vient se greffer sur le Bialbero 1800. La latence du Turbo est réelle et peut dérouter certains conducteurs. Pourtant, l’auto est bien plus performante que la V6 ! Du brutal ! La Série 2 aura droit à deux versions : l’Evoluzione, qui sert à homologuer une version de tourisme, va être produite à 500 exemplaires. Elle se retrouve affublée d’un kit carrosserie en fibre de verre, de trains roulants revus et de jantes spécifiques. La seconde version, c’est l’America. Dans tous les cas, la puissance reste inchangée.
Si vous aimez sa ligne, signez de suite. Les Turbo “normales” sont affichées à moins de 15.000 € pour les plus belles et les V6 sont dans les mêmes prix. Par contre les Evoluzione sont devenues de vrais collectors et le prix dépasse les 40.000 € !
Vous l’aurez compris, chez Load and Pay nous aimons clairement Alfa Romeo. Notre volonté est de proposer régulièrement des voitures aux enchères qui feront le bonheur des amoureux des belles italiennes. Alors, sortez parfois des sentiers battus en n’oubliant pas les modèles les moins recherchés en collection !